La Fondation remet chaque année trois prix majeurs qui soulignent l'excellence de textes d'auteurs ou d'autrices, tout en leur permettant de poursuivre leur travail d'écriture : le prix Michel-Tremblay, le prix Gratien-Gélinas et le prix Louise-LaHaye.
En raison de l'annulation ou du report de nombreuses productions pour cause de pandémie de Covid-19, les Prix Michel-Tremblay et Louise-LaHaye n'ont pas été remis en 2021.
REMISE DU PRIX GRATIEN-GÉLINAS 2021
Le Prix Gratien-Gélinas 2021 de la Fondation des auteurs dramatiques a été officiellement remis lors de la soirée d'ouverture de La Salle des machines qui avait lieu le 14 décembre 2021. Marie-Hélène Larose-Truchon est la 27e lauréate du prix qu'elle remporte pour son texte Le Jardin d'Éden. Dans le discours qu'elle a prononcée au moment de le recevoir, elle s'est dite très touchée par cette récompense, consciente du choix et du privilège qu'est l'acte d'écriture, et s'y engageant complètement.
En supportant la production d'un texte inédit, la Fondation du CEAD encourage la relève et offre à une nouvelle génération d'auteurs et d'autrices l'occasion de créer une œuvre portée par de grandes aspirations.
La lecture publique de Jardin d'Éden au Centre du Théâtre d'Aujourd'hui réunissait les interprètes Marc Béland, Emmanuel Bilodeau, Ann-Catherine Choquette, Maxime Genois, Renaud Lacelle-Bourdon, Éléonore Loiselle, Nathalie Mallette, Louise Turcot et Isabelle Vincent qui ont admirablement porté les mots de Marie-Hélène dans une mise en lecture de Alix Dufresne.
MARIE-HÉLÈNE LAROSE-TRUCHON Marie-Hélène Larose-Truchon est née en 1980 à Montréal. Un an après avoir obtenu son diplôme en écriture dramatique de l'École nationale de théâtre du Canada, elle gagne le concours d'écriture Le théâtre pour les jeunes publics et la relève, remis à l'époque par le CEAD, l'Option-théâtre du Collège Lionel-Groulx et la Maison Théâtre,grâce à sa pièce Reviens!. Elle reçoit une mention spéciale au prix Gratien-Gélinas pour Minuit (publié chez Leméac) en 2013 et pour Un oiseau m'attend en 2015. Elle est aussi l'autrice des pièces jeune public Crème-Glacée et Amande-Amandine toutes deux publiées chez L'Arche Éditeur. Les textes de Marie-Hélène Larose-Truchon ont été produites par le Petit Théâtre de Sherbrooke, le Théâtre du Double Signe et par la compagnie Théâtre en Scène (Metz, France). Elle anime depuis quelques années un atelier dans le cadre du Programme d'écriture de l'École nationale de théâtre.
LE JARDIN D'ÉDEN
Un soir de fête, l'hôpital de la ville s'éventre, libérant les hordes de petits cancéreux qu'il n'arrivait plus à contenir. Pour ne pas faire face à leur tête chauve, leurs jambes nues et leurs incessantes questions, les gens de la ville se barricadent. Alors, avec l'humble détermination qui est la leur, les petits cancéreux vont vers la banlieue, là où Oncologue Docteur aime effrayer les parents. Mais comme là non plus on ne veut pas d'eux – sauf Britney Spears qui se joint à leur errance – ils doivent aller plus loin, en dépit de l'hiver, vers les champs de patates gelés, au-delà de la somptueuse maison de Madame Fondation rêves d'enfants.
LES COMMENTAIRES DU JURY Le jury, composé de Angèle Séguin(autrice et directrice artistique et générale du Théâtre des Petites Lanternes), Xavier Inchauspé (responsable de l'action sociale au Centre du Théâtre d'Aujourd'hui) et Lyndz Dantiste (comédien) a souligné, au sujet du texte, que « Écrite dans une langue théâtralement puissante, la pièce de Marie-Hélène Larose-Truchon met de l'avant une parole aussi forte poétiquement que politiquement. Échappant à tout réalisme, Le Jardin d'Éden aborde pourtant des réalités difficiles et ne se défile à aucun moment. Le texte multiplie les images fortes et formule une virulente critique de l'instrumentalisation de la souffrance que cautionne nos sociétés. Du début à la fin, on est fasciné par la solidité et la liberté de pensée des petits cancéreux, eux qui sont pourtant condamnés. »
Le jury a également décerné des mentions aux textes Avant que les bêtes nous dévorent de Mathieu Renaud et Pyjama Girl de Léa Sowa-Quéniart. Tous deux se méritent une bourse de 1 000 $. Félicitations !