Margot, 68 ans, est dotée d'une indestructible vocation pour le bonheur. Le malheur, elle l'écarte; le bonheur, elle le crée et lui fait la fête. La trouvant suspecte, certains la classent parmi les marginaux. Mais elle tient tête. George, son mari... son amour... meurt. Il en faut plus pour les séparer. Chaque soir, George revient de l'au-delà pour passer quelques heures avec sa bien-aimée. Mais ses visites se font soudain de plus en plus rares. Dans son « ailleurs », il a maintenant autre chose à faire. Margot comprend et n'insiste pas. Elle se laisse glisser doucement dans la mort pour aller le rejoindre.

« MARGOT : Mon dieu : À t'entendre, j'ai passé ma vie à écoeurer tout le monde. / SIMONE : Pas toujours et pas tout le monde, maman, mais c'est arrivé, oui. Tiens …; je vais te donner un exemple. Tu te souviens de l'histoire des pissenlits? / MARGOT, en riant : Les pissenlits : Oh oui: Tu choisis bien. C'est une des plus drôles. »

« Plaidoyer pour une conception revue et corrigée du troisième âge, La douce folie de Margot, la douce remet en question ses stéréotypes les plus répandus : la dévotion, l'insécurité, la dépendance, la santé fragile, la peur de l'avenir, la solitude, l'inaction et les comportements confus sont occultés pour mieux servir une apologie de la dignité humaine. […] Il s'agit bien de faire comprendre à quel point la folie en question emprunte plus au point de vue qu'aux faits. » Louis Bélanger, Les Cahiers de théâtre Jeu, n°56, septembre 1990.