CEAD - La genèse de la rage

De l'enfance à l'âge adulte, des années 50 aux années 80, Otho est martyrisé sans relâche, sur tous les territoires, de la cour d'école à la mairie, en passant par l'église et la plage. Ses assaillants sont des villageois d'une terrifiante étroitesse d'esprit, des hommes et des femmes dégénérés, d'une cruauté sans nom. Le tout culminant sur une finale formidablement sanguinolente.

Extrait

«LA MÈRE: Heille les pauvres, vous en avez mis du temps à arriver! Arrêtez de faire pitié pis venez vous intégrer... LE MAIRE: Ben oui, approchez même si vous avez rien apporté pour manger. LA MÈRE: Moi je vous aime les pauvres, je vais vous en donner du manger. LE MAIRE: Peut-être sont-ils éblouis par ma pourpre immaculée! LA MÈRE: Du calme mon prélat, en boisson vous beurrez toujours votre soutane avec de la graisse de cochon. LE MAIRE: Que chez moi, je peux la lécher! TOUS: Ben oui!!! LE MAIRE: Heille, les pauvres! Y est où le bébé? Vous l’avez jeté dans le lac?? LE PAUVRE: On l’a laissé à la maison. LE MAIRE: Ils l’ont laissé à la maison… Bande de caves!! LA PAUVRE: Le petit Rog, y est essoufflant… Avant au moins, je me faisais battre par mon mari… Ça allait ben… Mais là le petit Rog, y me sacre une volée… À tous les jours… Les deux me sacrent la volée, ça fait beaucoup de volées!»

Revue de presse

«Dans La genèse de la rage, Sébastien Dodge aborde la transmission de la violence avec un enthousiasme communicatif, une dérision qui fait mouche.»

Christian St-Pierre, Voir, 12 mai 2011

«L’exercice auquel nous convie Sébastien Dodge n’est pas banal, même si on se sent souvent coincé dans le long cauchemar qu’il nous impose. Son texte, aussi délirant qu’absurde, est relayé par des cris constants combinés à d’interminables coups de poing, qui nous arrachent même, masochistes que nous sommes, quelques rires. La genèse de la rage, malgré toute sa démesure et sa violence totalement gratuite, est une mise en abîme puissante, portée par des comédiens remarquables.»

Jean Siag, La Presse, 6 mai 2011

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