Étendre ses branches sur le monde [2016]
Lansman, 2018 ; 15,95$
Résumé Lia et Méi sont sœurs. Elles jouent, rient, s’amusent comme tous les enfants du monde. Mais Méi n’a pas le droit d’aller à l’école avec Lia, ni d’aller aux fêtes du village, ni de prendre le bus… Dans ce pays, il y a une tradition : quand un enfant naît, on plante un arbre. Les nouveaux parents se réjouissent autour de cette pousse unique : plus tard elle donnera l’ombre qui rafraîchit, le tronc contre lequel s’appuyer, le feuillage qui réjouit l’œil. Pour la naissance de Lia, les parents ont planté un gingko, quelle fête ça a été avec le village ! Pour la naissance de Méi, les parents ont planté un érable, en secret, sans bruit, sans personne. Deux petites filles qui grandissent, deux arbres qui poussent : un jour cela se sait, cela se voit. Les Élagueurs doivent intervenir, faire respecter la loi : un seul arbre par famille, un seul enfant par foyer. En suivant Lia et Méi nous plongeons dans une histoire de famille faite de courage, de conflits, de rêves, de colère, de poésie et de l’immense nécessité d’être et d’exister au monde. Extrait « LIA ADULTE : Ça gargouille, ça bruisse, ça tousse, ça frotte, ça roule, ça vit partout dedans et autour de la maison. L'intimité ? C'est d'être seul avec les voisins. Seul avec la famille, seul avec le bruit des vies. ici, quand un jeune couple s'installe, il plante une jeune pousse de Nan-mou. Le Nan-mou, c'est un arbre incorruptible, pour élever une maison qui puisse durer toujours. et le foyer grandit autour de cette pousse unique, pour que plus tard elle donne l'ombre qui rafracirc;chit, le tronc contre lequel s'appuyer, le feuillage qui réjouit l'oeil. Quand le jeune couple Zhu s'est installé au village, tout le monde s'est réjoui. il était dans la mécanique, elle couturière, tous les deux pleins de vitalité. Quelle fête ça a été quand je suis née ! On a planté un arbre - un ginkgo - dans la cour, juste à côté des cages à poules. ici, la communauté vit autour de vous, en vous et depuis votre naissance. On n'y pense pas, c'est le luxe de la pauvreté : un accès illimité aux petites affaires du voisinage. » Revue de presse « À l’aide de cette belle métaphore de l’arbre que l’on plante et qui grandit, Cécile Mouvet aborde un sujet finalement assez méconnu des Occidentaux. L’écriture de ce texte est très imagée et peut faire appel, dans sa mise en scène, au théâtre d’ombre et d’objets – notamment pour convoquer sur scène les parents, les villageois, les arbres et les Élagueurs. L’auteure multiplie les points de vue et les narrations. Lia adulte raconte son histoire et celle de sa sœur. Elle évoque l’incompréhension d’une petite fille face à une sœur qui n’a pas les mêmes droits qu’elle. Les souvenirs et les fantômes du passé prennent forme. Méi, adulte à son tour, ne pourra prendre la parole qu’une fois son identité acceptée, ses racines libérées. »
Emilie Gäbele, Le Carnet et les Instants, 14 août 2018 À propos de(s) l'auteur(s)
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