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Une maison face au nord [1993 - 2007] (Dramaturges Éditeurs, 2008) 14.95$
Première lecture La seconde version de ce texte a été présentée en lecture publique par le CEAD, le 1er décembre 2007. Création Première version, École nationale de théâtre, 25 octobre 1993; Seconde version, coproduction du Théâtre la Rubrique, du Théâtre du Tandem, et du Théâtre français de Toronto, créée à Jonquière, en février 2009 Nombre de personnages 7 Personnage(s), 2 Femme(s), 5 Homme(s), 7 Acteur(s) | |
Résumé Henri Simard, né à Chicoutimi en 1940, et sa femme, Anne-Marie Belley, ont élevé trois enfants. Henri, tout sourire, vient justement de terminer avec elle l'inventaire béni de leur vie de bons cols bleus, travailleurs sans histoire, qui peuplent les régions du Québec. Mais voici que ce fameux matin de 2005 va chambouler leur vie tranquille. Leur fils unique se fait arrêter pour blanchiment de millions de dollars; un Guatémaltèque tente de se faire embaucher chez lui et il doit aller rencontrer un Anglais au sommet du lot à bois qui lui sert de montagne… Anne-Marie, pour sa part, se rend compte qu'aucun de ses trois enfants ne lui donnera de descendance et que c'est sans doute, cette fois, la faute de la mère… Force est de préciser qu'il s'agit, malgré tout, d'une comédie. « Il y a pas une place au monde où il neige plus de bonne heure qu'ici. »
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- Décor: Acte Un
Dans la maison, le matin. Un café, une calculatrice à gros boutons, des oranges dans un bol. Sur la table, un téléphone portable.
Henri Simard regarde l'horloge au mur.
Sa femme sort de la chambre.
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Une heure plus tard.
Au sommet d'une colline boisée.
Henri est allongé sur une grosse roche blanche faisant deux fois la longueur d'un homme. Malgré le froid, il a enlevé ses bottes. Dois-je préciser qu'il a des bas de laine?
Il réfléchit les yeux fermés. Au cinéma, on verrait tomber de gros flocons paresseux.
Soudain, hors scène, retentit un appel.
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Encore ce même jour…
Anne-Marie est assise le regard fixe, affolée, les yeux pleins d'eau. Le téléphone est posé sur la table au bout de son fil. Henri entre, le journal en main, il est pétrifié.
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Dans l'entrepôt. Henri a la main bandée et la mine basse. Il donne ses mises en garde à Henriquez, que l'on sent bien nerveux de faire bonne impression pour sa première journée de travail...
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Au sommet de sa montagne, Henri est assis sur la grosse roche. Il fait froid. Henri dévore son lunch qui tient dans une glacière trop grosse pour le repas d'un seul homme.
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L'hiver est bien pris.
Henri et Henriquez sont en pause. Henri est fourbu.
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LA CUISINE D'ÉTÉ
À la radio, on entend que la glace sur le lac Saint-Jean vient de caler. Pour ceux qui ne le savent pas, c'est fin avril, début mai.
Henri est juché sur un escabeau de peintre, pioche en main. Il éventre le plafond de la vieille cuisine d'été. Anne-Marie entre.
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Henri debout sur sa grosse roche blanche. Larry débouche sur le sentier.
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Henriquez et Henri coulent le plancher de béton d'un sous-sol. Henriquez s'échine sur une brouette remplie de béton frais tandis qu'Henri étend la mixture avec un râteau. Par la fenêtre du sous-sol entre le dalot d'acier d'une bétonnière. Débrouillez-vous avec ça!
Manifestement, Henriquez est soucieux. Il regarde fréquemment par l'une des fenêtres du sous-sol.
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Henri revient du travail, le soir de l'accouchement.
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LES CRÊPES AU SIROP D'ÉRABLE
L'automne après l'été qui suivait le printemps de la même année que l'hiver qui est arrivé après l'automne du commencement de notre 'histoire.
Autrement dit, ça fait un an.
Le matin. Anne-Marie s'affaire. Entre Henriquez.
Le téléphone portable est encore sur la table de la cuisine.
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ACTE DEUX
Un seul tableau
LA REINE DU FOYER
Quatre jours après l'insulte du plombier.
Anne-Marie fait son entrée dans la cuisine d'été, vêtue de son ensemble bleu. Elle est accompagnée de Stéphane et de Sonia. On devine une foule de gens réunis dans les autres pièces de la maison.
- Notes de répertoire: Réécriture inédite d'un texte publié aux Éditions Lansman, en 1993
- Caractéristiques des personnages: ANNE-MARIE BELLEY
63 ans. C'est une mère inquiète, une épouse pragmatique, femme infatigable. Son sens pratique, sa détermination, son altruisme en font la pierre d'assise de cette famille. Jusqu'à ce matin où la vie de son fils bascule, elle a toujours fait face aux vents contraires en espérant des jours meilleurs. Nous la connaissons tous.
HENRI SIMARD
65 ans. C'est le petit entrepreneur usé par la routine et le travail manuel. L'un de ceux, plus nombreux qu'on le pense, que la Révolution tranquille n'a pas transformé en fonctionnaire ou en professeur de cégep. C'est le père qui a voulu que ses enfants réussissent, qui en a tiré toute sa fierté.
LARRY WYCZOLKOWSK
66 ans. Canadien anglais d'origine polonaise, atterri au Saguenay il y a plus de quarante ans. Interlocuteur volubile à l'esprit aiguisé, il parle un français truffé de régionalismes avec un accent anglo-saxon très prononcé. Au quotidien, c'est un homme seul.
HENRIQUEZ
28 ans. Immigré récemment du Guatemala. Il maîtrise assez bien la langue française, mais ne comprend manifestement pas encore toutes les expressions locales. Par une ironie du destin qu'on ne peut se permettre qu'au théâtre, il vient de s'installer au Saguenay avec sa famille.
STÉPHANE SIMARD
40 ans. Fils aîné de la famille Simard. C'est l'aboutissement de notre rêve américain. Le petit gars du coin dont aucun de ses amis du cégep ne se souvient, mais qui a réussi dans le monde « magique » de la haute finance. Diplômé en administration de l'UQAM, il a dégagé son premier 10 000$ en vendant le bachelor que son père avait endossé.
SONIA GAGNON
38 ans. Compagne de Stéphane. Belle, élégante et totalement matérialiste. À seize ans, elle sortait avec un joueur des Sags qui n'a pas été repêché par la Ligue nationale. À dix-huit ans, elle a mis la main sur un gars qui pouvait l'amener à Puerto Plata en pigeant dans le 10 000$ de la vente de son bachelor. Depuis, elle n'a jamais perdu son bronzage.
Extrait « HENRI : […] Là, j'ai eu pour mon dire : " Mon vieux, tout ce qui s'écroule t'en fais partie, pis ça sera pas long qu'on va te tasser sur le côté pour que tu fasses de la place." / ANNE-MARIE : C'est nous autres qui s'écroulent, jusse nous autres. »
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Disponible à la librairie du CEAD
À L'AFFICHE DU CALENDRIER DES AUTEURS
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