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Décès de l’auteur dramatique Marcel Dubé
Jeudi 7 avril 2016

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Marcel Dubé, dans l'histoire de notre théâtre, aura été l'hirondelle dont on a exigé qu'elle fasse le printemps – et qui l'a fait. 

En 1948, Gratien Gélinas crée Ti-Coq, l'acte fondateur de la dramaturgie québécoise. Mais Gélinas, à cette époque de sa carrière, est peu prolifique et il lui faudra onze ans avant de produire une nouvelle pièce. Alors que le Québec d'après-guerre installe ses théâtres et sa télévision arrive un jeune auteur qui, lui, sera prolifique et qui, en moins de deux décennies, écrira plus de vingt pièces : Marcel Dubé. Il y a déjà une voix dans Le bal triste (1950), que confirme De l'autre côté du mur (1953) et qui se déploie avec éclat dans Zone (1953). 

Or Zone, en dépit de ce qui apparaît au premier regard comme des maladresses et des naïvetés, est la première pièce où Dubé réussit selon son propre critère : mettre en lumière le tragique chez ses personnages. Les artistes de théâtre l'ont toujours senti, eux qui ont monté, remonté et re-remonté cette pièce au cours des soixante dernières années, tout comme le public a été touché, ému par les vérités dures et obscures qui sous-tendent ce texte.

Dans ce texte, Dubé définit également la grande ligne esthétique de son œuvre : un réalisme social soucieux de poésie, qui l'inscrit dans la ligne des dramaturges américains de son temps comme Eugene O'Neill et Arthur Miller. Ce réalisme fera aussi en sorte qu'il devienne rapidement un auteur majeur de la télévision, s'illustrant autant dans le téléthéâtre (les versions originales d'Un simple soldat et de Bilan, quand même!) que dans le téléroman avec La côte de sable, De 9 à 5 et Le monde de Marcel Dubé.

Sa plus grande création aura été Joseph Latour, le héros d'Un simple soldat (1958) : le portrait tragique d'un homme qui préfère détruire sa vie et celle des autres plutôt que de se soumettre à un engagement, si noble soit cet engagement.

Son théâtre des années cinquante, pensons à Florence (1957), pensons au Temps des lilas (1958), est mu par une irrésistible compassion envers les humbles des classes négligées de notre société, un théâtre de personnages oscillant entre résignation et espoir. Puis, dans les années soixante, son théâtre change de milieu social, entrant en bourgeoisie comme Dante entre aux enfers, avec des pièces comme Bilan (1960/1968), Les beaux dimanches (1969) et Au retour des oies blanches (1966), ces œuvres marquantes sur le terrible échec existentiel de puissantes figures paternelles.

Marce Dubé, comme tous les bons auteurs dramatiques, a transcendé les types individuels qui peuplaient sa société pour les métamorphoser en personnages portant dans leurs chairs les contradictions de la collectivité. Et comme les plus grands, il a su pousser ces contradictions jusqu'au tragique.

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