CEAD - La singularité est proche

"Un léger contretemps est survenu : Anne est morte, il y a quelques minutes. Elle sera de retour sous peu, le temps de se transférer sur sa copie de sauvegarde. Quinze secondes, tout au plus, pendant lesquelles elle doit cartographier ses souvenirs afin de s’assurer que la nouvelle Anne, celle qui prendra le relais après sa mort, lui sera identique en tous points, ou presque. Elle sera de retour très bientôt, si tout va bien : le transfert est une procédure courante. Mais évidemment, tout n’ira pas bien."

Extrait

«ANNE : Le temps a juste pus de sens pour moi/ Je comprends pas pourquoi faudrait que je me lève le matin/ Si de toute façon y va y en avoir mille pis dix milles pis cent milles autres matins/ Je comprends pas l’intérêt de continuer ça pour toujours tout le temps/ Pis de toute façon ça pourra même pas durer toujours tout le temps/ Parce qu’un moment donné le soleil le soleil le soleil va/ Grossir/ Gonfler/ Griller la terre/ Pis rendu là qu’on ait vécu cent ans ou mille ans/ Ça fera plus grand différence/ Que je sois morte une ou sept ou cent fois/ Ça fera plus grand différence/ Y’a pus grand-chose qui fera grand différence»

Revue de presse

«Non seulement la pièce est-elle franchement drôle, grinçante et informative, mais elle a aussi la qualité de lancer une réflexion essentielle sur les incidences spirituelles, les coûts environnementaux et les impacts relationnels de la vie éternelle. [...] Le spectacle de Jean-Philippe Baril Guérard a le grand mérite, sans adopter une thèse ou une autre, de mettre la table pour de vastes et houleux débats.»- Christian St-Pierre, Le Devoir

«Le toujours inspiré Jean-Philippe Baril-Guérard s’inspire à son tour de l’essai La singularité est proche, du futuriste Ray Kurzweil, pour offrir cette astucieuse, originale et tragi-comique réflexion sur le vieillissement, sur l’intelligence artificielle et sur la victoire sur la mort. Victoire de pièce.» - Natalia Wysocka, Métro

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